Les Invisibles de Louis-Julien Petit

Co-Ecrit par Claire Lajeunie, dont le documentaire Femmes Invisibles, survivre dans la rue sorti en 2014 (ainsi que le livre qu’elle a écrit ensuite) a inspiré le réalisateur : Les Invisibles est un film nécessaire.

C’est compliqué de critiquer un film aussi important et utile dans le paysage cinématographique français que celui-ci. Il dépeint une réalité très souvent oubliée ou ignorée par le reste de la société. Une dureté mais aussi un espoir que l’on ne voit pas toujours. Il met en avant le courage de ces femmes, de celles et ceux qui se battent pour les aider mais aussi de l’inhumanité dont peuvent faire preuve les organismes sociaux. Avec humour et panache, le film fait un tableau de la rue mais surtout des moyens dont on dispose pour aider ces gens, et ils sont peu nombreux. Audrey Lamy est extrêmement juste et touchante dans ce rôle. Corrine Masiero rappelle une nouvelle fois son talent et quand on connaît son passé (ancienne SDF également) son personnage prend une ampleur toute autre. Elle connaît la réalité de cette situation et n’hésite pas à être dure dans certaines scènes. Elle livre une prestation très belle qui m’a profondément touché.

Malgré ces éléments, et un casting de femmes absolument merveilleux, le film ne m’a pas convaincue totalement. En terme de narration je le trouve un peu bancal. Certains propos m’ont dérangé , comme par exemple la scène de speed dating où l’une des femmes est stigmatisée comme étant une immigrée cherchant un homme uniquement pour la nationalité française. J’ai trouvé que certaines scènes étaient maladroites (la plupart des dialogues avec Angélique, la jeune femme recueillie par Manu) et le rythme bien trop inégal.

Cependant, il faut reconnaître que le sujet et le jeu des actrices permet de faire du film un beau moment de cinéma. Les femmes sont toutes très touchantes, certaines scènes sont drôles sans en faire trop, les actrices sont justes et le traitement du sujet est assez efficace.

Les Invisibles est un film que je conseille. Il est différent, utile et touchant. Ce n’est pas du grand cinéma mais ça n’a pas l’ambition de l’être. On sourit, on est ému et touchés : les émotions sont là et la qualité aussi. Le message passe et c’est pour moi l’essentiel.

Les Invisibles, en salles depuis le 9 janvier 2019.

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